La Loi Malraux et l’expérience des premiers secteurs sauvegardés (1962-1972)

Les cinquante ans de la loi Malraux offrent l’occasion de réfléchir de façon plus approfondie au futur des villes et de nous pencher sur les nombreuses incertitudes liées à la conservation et à la tutelle de leurs centres anciens. Thèmes qui sont toujours ancrés dans l’actualité, mais auxquels correspond paradoxalement une vraie crise au niveau scientifique, culturel et politique. Il apparaît donc essentiel de dresser un état des lieux et de mesurer, en quelque sorte, la différence entre la perte de valeurs qui aujourd’hui caractérise la question et le fort mouvement d’idées qui se développa, en Europe, à la fin des années 1950 et qui mènera, en France, à l’établissement d’une loi pour la sauvegarde du patrimoine urbain. Le but n’est pas de se livrer à la rédaction du énième bilan1, mais de relire attentivement les origines, les mécanismes et même les intentions contenues dans cette loi et, en traversant la période de sa première mise en oeuvre (1962-1972), d’essayer d’en tirer parti pour bâtir son avenir.